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Colchiques dans les prés,
fleurissent, fleurissent.
Colchiques dans les prés,
c’est la fin de l’été.
La feuille d’automne,
emportée par le vent,
En ronde monotone,
tombe en tourbillonnant.
Châtaignes dans les bois,
se fendent, se fendent.
Châtaignes dans les bois,
se fendent sous nos pas.
La feuille d’automne,
emportée par le vent,
En ronde monotone,
tombe en tourbillonnant.

 

Nuages dans le ciel,
s’étirent, s’étirent.
Nuages dans le ciel,
s’étirent comme une aile.
La feuille d’automne,
emportée par le vent,
En ronde monotone,
tombe en tourbillonnant.
Et ce chant dans mon cœur,
murmure, murmure.
Et ce chant dans mon cœur,
murmure le bonheur.
La feuille d’automne,
emportée par le vent,
En ronde monotone,
tombe en tourbillonnant.
La feuille d’automne,
emportée par le vent,
En ronde monotone,
tombe en tourbillonnant.
La la la la…

MA JEUNESSE FOUT L’CAMP

Plus le temps passe, plus le spleen de cette chanson vous fout le cafard.

ma jeunesse fout le camp
tout au long des poèmes
et d’une rime à l’autre
elle va bras balants
ma jeunesse fout le camp
a la morte fontaine
et les coupeurs d’osier
moissonent mes vingt ans

 

nous n’irons plus au bois
la chanson du poète
le refrain de deux sous
les vers de mirliton
qu’on chantait en rêvant
au garçon de la fête
j’en oublie jusqu’au nom
j’en oublie jusqu’au nom

 

nous n’irons plus au bois
chercher la violette
la pluie tombe aujourd’hui
qui efface nos pas
les enfants ont pourtant
des chansons plein la tête
mais je ne les sais pas
mais je ne les sais pas

 

ma jeunesse fout le camp
sur un air de guitare
elle sort de moi-même
en silence à pas lent
ma jeunesse fout le camp
elle a rompu l’amarre
elle a dans ses cheveux
les fleurs de mes vingt ans

 

nous n’irons plus au bois
voici venir l’automne
j’attendrai le printemps
en effeuillant l’ennui
il ne reviendra plus
et si mon coeur frissonne
c’est que descend la nuit
c’est que descend la nuit

 

nous n’irons plus au bois
nous n’irons plus ensemble
ma jeunesse fout le camp
au rythme de tes pas
si tu savais pourtant
comme elle te ressemble
mais tu ne le sais pas
mais tu ne le sais pas

LE VILLAGE QUE J’AI TANT AIME (The Town I loved so well)

Elle est née d’une ferme tout en haut d’un rocher
Cette ville que j’ai tant, tant et tant aimée
Du lavoir à l’hiver, de l’église à l’été,
Les siècles s’enchaînaient aux années…

 

Ils avaient les moissons pour vacances l’été
Et les femmes saignaient sur le lin des rouets
Et la pluie tombait blanche sur les toits ardoisés
Dans La ville que j’ai tant aimée

 

On y venait de Nantes les dimanches d’été
Avant qu’elle ne soit grande quand notre siècle est né
Chemises et robes blanches les jardins ouvriers
Fleurissaient sous des ciels de pommiers

 

C’est la fin de l’enfance et nous avons dansé
Dans l’école un dimanche, il y a six années
Le soleil a brillé sur les toits ardoisés
De La ville que j’ai tant aimée

 

Et les filles riaient et les hommes buvaient
La ville était adulte et les arbres chantaient
Et puis une aube grise un matin s’est levée
L’herbe rouille et l’aubier est gelé

 

Ils ont tout brisé, balayé et brûlé
Ils ont tout interdit tout arraché
Et la pluie tombe noire sur les toits ardoisés
De La ville que j’ai tant aimée

 

J’y ai vu un gamin en costume arlequin
Peindre un arbre bleuté dans un étang gelé
Nous avons su apprendre aux enfants à rêver
Dans la ville qu’ils ont tant aimée

 

CHANSON POUR UN PEUPLE PERDU

Les mots tissent notre infini
Sans que la trame se dévoile
Nés pour la gloire ou pour l’oubli
Comme la cendre des étoiles

 

La chanson qu’aujourd’hui je chante
Est née des sables du rêve
Quand j’écrasais les humbles plantes
Avançant à contre-courant

 

Sommes-nous à jamais perdus
Sous un ciel absurde et sans âme
Ou serons-nous bientôt rendus
Au pays où gît la flamme?

 

Qui saura dire où sa lumière
Au fil du temps nous conduira
Quand la neige crépusculaire
Aura dissimulé nos pas?

 

La main de la nuit nous retient
Pourtant l’aurore nous soulève
Et l’espérance nous soutient
Sur le sentier comme une sève

 

Sommes-nous à jamais perdus
Sous un ciel absurde et sans âme
Ou serons-nous bientôt rendus
Au pays où gît la flamme?

 

Nous avons tellement marché
Que nos pieds réclament l’escale
Et si nous avons tant péché
Ce n’est point faute d’idéal

 

Dans la nuit roule l’Odyssée
Les Dieux renaissent de l’écume
A chaque épreuve traversée
Notre espérance se rallume

 

Sommes-nous à jamais perdus
Sous un ciel absurde et sans âme
Ou serons-nous bientôt rendus
Au pays où gît la flamme?

L’ABSENCE

 
C’est un volet qui bat
C’est une déchirure légère
Sur le drap où naguère
Tu as posé ton bras
Cependant qu’en bas
La rue parle toute seule
Quelqu’un vend des mandarines
Une dame bleu-marine
Promène sa filleule
L’absence, la voilà

 

L’absence
D’un enfant, d’un amour
L’absence est la même
Quand on a dit je t’aime
Un jour…
Le silence est le même

 

C’est une nuit qui tombe
C’est une poésie aussi
Où passaient les colombes
Un soir de jalousie
Un livre est ouvert
Tu as touché cette page
Tu avais fêlé ce verre
Au retour d’un grand voyage
Il reste les bagages
L’absence, la voilà

 

L’absence
D’un enfant, d’un amour
L’absence est la même
Quand on a dit je t’aime
Un jour…
Le silence est le même

 

C’est un volet qui bat
C’est sur un agenda, la croix
D’un ancien rendez-vous
Où l’on se disait vous
Les vases sont vides
Où l’on mettait les bouquets
Et le miroir prend des rides
Où le passé fait le guet
J’entends le bruit d’un pas
L’absence, la voilà

 

L’absence
D’un enfant, d’un amour
L’absence est la même
Quand on a dit je t’aime
Un jour…
Le silence est le même.

LA FILLE DU NORD (Girl from the North Country)

Si tu passes là-bas vers le Nord
Ou les vents soufflent sur la frontière
N’oublie pas de donner le bonjour
À la fille, qui fût mon amour

 

Si tu croises les troupeaux de rennes
Vers la rivière à l’été finissant
Assures-toi qu’un bon châle de laine
La protège du froid et du vent

 

A-t-elle encore ses blonds cheveux si long
Qui dansait jusqu’au creux de ses reins
a-t-elle encore ses blonds cheveux si long
C’est comme ça que je l’aimais bien

 

Je me demande si elle m’a oublié
Moi j’ai prié pour elle tous les jours
Dans la lumière des nuits de l’été
Dans le froid du petit jour.

 

Si tu passes là-bas vers le Nord
Ou les vents soufflent sur la frontière
N’oublie pas de donner le bonjour
À la fille, qui fût mon amour

 

JE N’AIME PAS DORMIR

MA TERRE

Retour aux sources, inévitablement.

Un matin on m’a dit «faut-y faire»
Un matin on m’a dit «faut partir»
«C’est fini de rêvasser sur tes souvenirs
Va en ville c’est ça l’avenir»
Alors moi, je l’ai quitté, ma terre
Celle qui connût mes premiers pas
Elle était un peu aride je ne le nie pas
Mais c’était la terre de chez moi
Tu sais ma terre
Tu restes collée à ma peau
Bientôt ho ho ho
Je viendrai vers toi de nouveau
Pour sûr que c’était l’idée du Maire
De tout faire démolir par chez moi
Y-a quelqu’un qui en revient, paraît que là bas
Même les vieux sont d’accord pour ça
Ils veulent bâtir dessus, ma terre
Mais pour ça il faut paver le blé
A croire qu’ils ont oublié l’odeur de l’été
Quand le soir, le foin est rentré
Tu sais ma terre
Tu reste collée à ma peau
Bientôt ho ho ho
Je viendrai vers toi de nouveau
Ils veulent rejeter les vielles pierres
Et détourner le cours du ruisseau
A savoir s’ils n’iront pas chasser les oiseaux
Et cacher le ciel d’un rideau
Alors je vais revenir, ma terre
Car la ville n’a pas besoin de moi
Et crois bien si longtemps que je serai là
Ils ne pourront rien contre toi
Tu sais ma terre
Tu reste collée à ma peau
Bientôt ho ho ho
Nous serons heureux de nouveau.

QU’AS TU APPRIS A L’ECOLE?

Qu’as-tu appris à l’école, mon fils
A l’école aujourd’hui?
Qu’as-tu appris à l’école, mon fils
A l’école aujourd’hui?
J’ai appris qu’il n’faut mentir jamais
Qu’il y a des bons et des mauvais
Que je suis libre comme tout le monde
Même si le maître parfois me gronde
C’est ça qu’on m’a dit à l’école, Papa
C’est ça qu’on m’a dit à l’école
Qu’as-tu appris à l’école, mon fils
A l’école aujourd’hui?
Qu’as-tu appris à l’école, mon fils
A l’école aujourd’hui?
Que les gendarmes sont mes amis
Et tous les juges très gentils
Que les criminels sont punis pourtant
Même si on s’trompe de temps en temps
C’est ça qu’on m’a dit à l’école, Papa
C’est ça qu’on m’a dit à l’école
Qu’as-tu appris à l’école, mon fils
A l’école aujourd’hui?
Qu’as-tu appris à l’école, mon fils
A l’école aujourd’hui?
Que le gouvernement doit être fort
A toujours raison et jamais tort
Nos chefs sont tous très forts en thème
Et on élit toujours les mêmes
C’est ça qu’on m’a dit à l’école, Papa
C’est ça qu’on m’a dit à l’école
Qu’as-tu appris à l’école, mon fils
A l’école aujourd’hui?
Qu’as-tu appris à l’école, mon fils
A l’école aujourd’hui?
J’ai appris que la guerre n’est pas si mal
Qu’il y a des grandes et des spéciales
Qu’on s’bat souvent pour son pays
Et p’t’être j’aurais ma chance aussi
C’est ça qu’on m’a dit à l’école, Papa
C’est ça qu’on m’a dit à l’école

LES DESSINS

       On m’avait je crois chanté cette chanson en 1972 et elle m’avait particulièrement ému. Je l’ai entendue interprétée par Michel SARDOU par la suite. Elle figure depuis à mon répertoire.
Voici une version personnelle.

Je dessine un nuage. Tu dessines le vent.
Le vent tue mon nuage et je pleure,
Mais j’invente un moulin qui enferme le vent
Et ton dessin meurt.
Je dessine un soleil. Tu dessines la pluie.
La pluie noie mon soleil et je pleure,
Mais j’accroche un orage sur ton beau paysage
Et ton dessin meurt.
Ce ne sont que des images
Dessinées sur du papier.
Ce ne sont que des mirages,
Des mirages coloriés.
Je dessine un bateau. Tu dessines une vague.
Mon bateau fend la vague et tu pleures,
Mais tu poses un rocher sur la mer déchaînée
Et mon dessin meurt.
Je dessine une auto. Tu dessines une fleur.
Mon auto, tu la fleures et tu pleures,
Mais tu dessines un clou qui vient crever ma roue
Et mon dessin meurt.
Ce ne sont que des images
Dessinées sur du papier.
Ce ne sont que des mirages,
Des mirages coloriés.
 
Je t’assure que la vie, c’est bien plus compliqué
Car il ne suffit pas d’un crayon
Et d’un joli dessin
Pour tout recommencer,
Comme dans ma chanson.
Ce n’était que des images
Dessinées sur du papier.
Ce n’était que des mirages,
Des mirages coloriés

LES COEURS PURS

N’en finit pas d’être d’actualité!

Ils ne sont pas encore amis
Des notaires et des notables
Ils ne sont pas encore admis
A dîner, le soir, à leur table
Ils ne sont pas encore polis
Comme Papa le fut toujours
Ils ne sont pas encore salis
Par les combines au jour le jour…
Mais on leur dit que ça viendra
Et, bien sûr, ils ne le croient pas
Les coeurs purs
Les coeurs purs…
Ils ne sont pas encore rusés
Ni blasés d’être un peu bohèmes
Ils ne sont pas encore usés
Par le métro des matins blêmes
Ils ne sont pas encore conscrits
Bien qu’ils soient souvent « engagés »
Ils ne sont pas encore inscrits
Ni au chômage, ni aux congés…
Mais on leur dit que ça viendra
Et, bien sûr, ils ne le croient pas
Les coeurs purs
Les coeurs purs…
Ils ne sont pas encore lassés
D’écouter chanter leur idole
Ils ne sont pas encore blessés
Par le Temps qui tant nous désole
Ils chantent des « songs » sur un banc
Ils n’ont pas honte de la rue
Ils ne sont pas encore perdants
Ils ne sont pas encore perdus…
Mais on leur dit que ça viendra
Et, bien sûr, ils ne le croient pas
Les coeurs purs
Les coeurs purs…

VOYAGE

Un mix personnel de ce titre de Georges MOUSTAKI

La fille près de qui je dors
M’enroule dans ses cheveux d’or
Comme une araignée dans sa toile
Moi, j’en appelle à mon étoile
Qui me fera trouver le nord…
Les bateaux reposent encor
Dans les eaux paisibles du port
Épuisés par leurs longs voyages
Moi, j’en appelle au vent du large
Qui me fera quitter le bord
La nuit que déchire l’aurore
N’est plus que l’envers du décor
De tous mes rêves périssables
J’en appelle au désert de sable
Qui me fera trouver de l’or
Je m’en irai l’âme et le corps
Guidés par un commun accord
De tous mes sens insatiables
J’en appelle à Dieu et à Diable
Qui me feront trouver la mort
La fille près de qui je dors
M’enroule dans ses cheveux d’or
Comme une araignée dans sa toile

LE VIEUX BERGER

                                         Paroles et musique: Jacques HUSTIN

Un bâton à la main
Une herbe entre les dents
Un vieux reste de foin
Dans ses cheveux tout blancs
Il est redescendu
Parmi les étrangers
Il est redescendu
Hier, le vieux berger
Il nous a demandé
Et du pain et de l’eau
Mais il a refusé
De lire les journaux
Il a dit «Les étoiles
M’aident à m’endormir
Gardez votre journal
Ça peut toujours servir»
Quelqu’un lui dit alors
«Le temps doit être long
Prenez ce transistor
Pour la morte saison
Vous verrez, la musique
Ça fait passer le temps»
Il a dit «Magnifique !
Moi, j’écoute le vent»
«Berger, si vous aviez
Une petite auto
Plus vite vous iriez
Rejoindre le troupeau»
Mais lui, dans un grand rire
Puissant comme la mer
«Je ne veux pas finir
Si vite au cimetière»
On lui parla crédit
Gadgets et standing
De la mode maxi
Et même du bowling
Il écoutait tout ça
En plissant ses yeux bleus
La tête dans les bras
Le regard malicieux
Ses deux pains sous le bras
Sa cruche sur le dos
Les ayant plantés là
Il grimpa le plateau
Chacun se répandit:
«Mon Dieu, qu’il a changé !»
Seul un enfant a dit
«Moi, je serai berger»

POUR LES ENFANTS DU MONDE ENTIER

Paroles et musique:Yves DUTEIL
Pour les enfants du monde entier
Qui n’ont plus rien à espérer
Je voudrais faire une prière
À tous les Maîtres de la Terre
À chaque enfant qui disparaît
C’est l’Univers qui tire un trait
Sur un espoir pour l’avenir
De pouvoir nous appartenir
J’ai vu des enfants s’en aller
Sourire aux lèvres et cœur léger
Vers la mort et le paradis
Que des adultes avaient promis
Mais quand ils sautaient sur les mines
C’était Mozart qu’on assassine
Si le bonheur est à ce prix
De quel enfer s’est–il nourri?
Et combien faudra–t–il payer
De silence et d’obscurité
Pour effacer dans les mémoires
Le souvenir de leur histoire?
Quel testament, quel évangile
Quelle main aveugle ou imbécile
Peut condamner tant d’innocence
À tant de larmes et de souffrances?
La peur, la haine et la violence
Ont mis le feu à leur enfance
Leurs chemins se sont hérissés
De misère et de bArbelés
Peut–on convaincre un dictateur
D’écouter battre un peu son cœur?
Peut–on souhaiter d’un président
Qu’il pleure aussi de temps en temps?
Pour les enfants du monde entier
Qui n’ont de voix que pour pleurer
Je voudrais faire une prière
À tous les Maîtres de la Terre
Dans vos sommeils de somnifères
Où vous dormez les yeux ouverts
Laissez souffler pour un instant
La magie de vos cœurs d’enfants
Puisque l’on sait de par le monde
Faire la paix pour quelques secondes
Au nom du Père et pour Noël
Que la trêve soit éternelle
Qu’elle taise à jamais les rancœurs
Et qu’elle apaise au fond des cœurs
La vengeance et la cruauté
Jusqu’au bout de l’éternité
Je n’ai pas l’ombre d’un pouvoir
Mais j’ai le cœur rempli d’espoir
Et de chansons pour aujourd’hui
Que sont des hymnes pour la vie
Et des ghettos, des bidonvilles
Du cœur du siècle de l’exil
Des voix s’élèvent un pEu partout
Qui font chanter les gens debout
Vous pouvez fermer vos frontières
Bloquer vos ports et vos rivières
Mais les chansons voyagent à pied
En secret dans des cœurs fermés
Ce sont les mères qui les apprennent
à leurs enfants qui les reprennent
Elles finiront par éclater
Sous le ciel de la liberté

JE DORS EN BRETAGNE CE SOIR (version guitare)

 

Les pommiers fleuris du printemps
Et la grêle de temps en temps
Sur les talus la blanche épine
La tige fine qui s’incline
Les ajoncs de La Roche-Bernard
Beauté prise dans un regard
Par chance et aussi par vouloir
Je dors en Bretagne ce soir
 
L’abeille sur le liseron blanc
Et en surface d’océan
L’évanouissement des vagues
L’ombre d’un chemin qui zigzague
La graine des genêts craquant
En plein midi au bord des champs
Par chance et aussi par vouloir
Je dors en Bretagne ce soir
 
Les bruines de l’arrière-saison
Voilant des ports sans horizon
Une sirène qui résonne
Portant mélancolie d’automne
Le galop fou du vent salé
Sur l’infini des monts d’Arrée
Par chance et aussi par vouloir
Je dors en Bretagne ce soir
 
L’onglet du pécheur étripant
Le poisson sur le pont glissant
L’alignement mégalithique
Que fait reluire la pluie oblique
Et un peu de neige parfois
Qui blanchit l’ardoise des toits
 
Par chance et aussi par vouloir
Je dors en Bretagne ce soir
Dans la beauté

UN AIR DE BANJO (Washington Square)

Paroles et musique: Sacha DISTEL La pluie d’hiver sur les carreaux

Frappait ses gouttes d’eau
La pluie d’hiver sur les carreaux
Jouait un air de banjo
Les doigts posés sur son banjo
Le musicien dormait
Les doigts posés sur son banjo
Le musicien rêvait, 
 
Rêvait que la musique
Qu’il avait composée
Partait pour l’Amérique
Et y devenait un succès
Partout là-bas la nuit le jour
On jouait sa chanson
Dont tous les mots parlaient d’amour
De retour et de pardon
 
Afin, afin peut-être
Que celle qu’il aimait
L’entende enfin peut-être
Et lui revienne à jamais
Tous les orchestres du monde entier
Sans cesse la jouait
Et lui dans son rêve il voyait
Des millions de couples danser
Danser sur sa musique
Dans un rythme infernal
Sur une immense piste
Sortant d’une boule de cristal
Et c’est alors qu’il aperçut
La fille qu’il aimait
Et c’est alors qu’il aperçut
La fille, la fille qui riait
La pluie d’hiver sur les carreaux
Cessa ses gouttes d’eau
La pluie d’hiver sur les carreaux
Cessa son air de banjo
Les doigts posés sur son banjo
Le musicien pleurait
Sans voir la porte qui s’ouvrait
Sur la fille qui revenait

OURAL OURALOU

Paroles et musique:Jean FERRAT
C’est dans l’aube chère à Verlaine
Que tu courais notre domaine
Humant l’air des quatre saisons
Odeurs de thym et de bruyère
Sous tes pattes fraîches légères
S’élevaient comme une oraison
Berger des landes familières
Tu vivais digne et solitaire
Animal doué de raison
J’écris ce jour anniversaire
Où tu reposes sous la terre
A deux pas de notre maison
Hourrah oural ouralou
Oural ouralou
Hourrah oural ouralou
Oural ouralou
On voit souvent des souveraines
A la place des rois qui régnent
Rien qu’en posant leurs yeux dessus
Il faut se méfier du paraître
De nous deux qui était le maître
Nous ne l’avons jamais bien su
Tu vécus la vie parisienne
La nuit sur les quais de la Seine
Les music-halls et les tournées
Et cette vie qui fût la mienne
Il me semble que tu l’entraînes
A la semelle de tes souliers
Hourrah oural ouralou
Oural ouralou
Hourrah oural ouralou
Oural ouralou
Jour après jour il faut l’admettre
Voir ceux qu’on aime disparaître
C’est ce qui fait vieillir trop tôt
Au paradis des chiens peut-être
Ton long museau à la fenêtre
Tu nous accueilleras bientôt
Au triple galop caracole
Je vois tes pattes qui s’envolent
Chevauchant l’herbe et les nuées
Le vent siffle dans ton pelage
Vole vole mon loup sauvage
Comme au temps des vertes années
Hourrah oural ouralou
Oural ouralou
Hourrah oural ouralou
Oural ouralou

SOUVENEZ-VOUS (P. BACHELET)

Paroles et musique: Pierre BACHELET

Y’avait des arbres, il y avait des oiseaux
Le blé devait se moissonner bientôt
C’est tellement beau l’été qu’on peut pas croire
Que c’est la guerre qui fait marcher l’histoire
Souvenez-vous
Je n’aimais que vous
Je n’aimais que vous
Les hommes sont arrivés par les labours
Ils ont pris position dans les faubourgs
C’est drôle d’être éveillé en pleine nuit
Et de se dire que la paix est finie
Souvenez-vous
Je n’aimais que vous
Je n’aimais que vous
C’est drôle d’être éveillé en pleine nuit
Et de s’enfuir avec un vieux fusil
Souvenez-vous
Je n’aimais que vous
Je n’aimais que vous
Puis ils ont occupé la préfecture
Tué quelques otages le long d’un mur
C’étaient des paysans, un charpentier
Et la femme du petit vieux d’à côté
Souvenez-vous
Je n’aimais que vous
Je n’aimais que vous
Et pour ceux qui n’ont pas été d’accord
Y’a eu les barbelés, les miradors
Ça s’passe toujours de la même manière
De tous les côtés du rideau de guerre
Souvenez-vous
Je n’aimais que vous
Je n’aimais que vous
Bien malin qui peut dire honnêtement
Où se sont passés ces évènements
Mais méfions nous qu’en y mettant des noms
On se trompe de lieu ou d’opinion
Souvenez-vous
Je n’aimais que vous
Je n’aimais que vous
Aujourd’hui y a des arbres et des oiseaux
Et le blé doit se moissonner bientôt
C’est tellement beau l’été qu’on peut pas croire
Qu’une guerre pourrait faire basculer l’Histoire
Souvenez-vous
Je n’aimais que vous
Je n’aimais que vous
C’est tellement beau l’été qu’on a envie
De défendre la paille avec l’épi
Souvenez-vous
Je n’aimais que vous
Je n’aimais que vous

JE M’ENVOLERAI ( I’ll Fly Away)

AUTRE VERSION

Paroles : LANOIE
Quand un jour je quitterai ce monde, je m’envolerai
Sans regret pour ma vie vagabonde, je m’envolerai
Je m’envolerai vers le soleil, je m’envolerai
Quand mon tour viendra d’aller voir les anges,
Je m’envolerai
Quand je serai au bout de ma route, je m’envolerai
Pour quitter cette terre et tout ces doutes,
Je m’envolerai
Je m’envolerai vers le soleil, je m’envolerai
Quand mon tour viendra d’aller voir les anges,
Je m’envolerai
Enfin libéré de mes chaines, je m’envolerai
Pour un monde où il n’y a pas de haine,
Je m’envolerai
Je m’envolerai vers le soleil, je m’envolerai
Quand mon tour viendra d’aller voir les anges,
Je m’envolerai
Encore quelques années de voyage, et je m’envolerai
Encore quelques amours en partage, et je m’envolerai
Je m’envolerai vers le soleil, je m’envolerai
Quand mon tour viendra d’aller voir les anges,
Je m’envolerai

OUAIS (A. BARRIERE)

Paroles et musique:Alain BARRIERE
J’aurais tant voulu la garder, ouais
Encore un peu la cajoler, mais
Mais le printemps s’en est venu
Elle s’en est allée presque nue
Faire son nid sous d’autres cieux, ouais
Se consacrer à d’autres dieux, ouais
Au printemps, les oiseaux s’envolent
Surtout s’ils sont un peu frivoles
Pour quelque rêve de juillet
Quand l’automne nous roussira, ouais
Que de là-haut nous tombera, ouais
Toute la lave de ses ébats
Le Vésuve n’en reviendra pas
Peut-être bien qu’elle reviendra, ouais
Avec sa gueule de chinchilla, ouais
Sa pauvre gueule de chien battu
La queue bien serrée sur son cul
La tête vide et le cœur nu
Et que ferai-je dans ce cas-là ?
La vie que j’ai vécue déjà, moi
Me fait penser qu’il me faudra
Faudra y réfléchir deux fois
Avant de crier « Taille-toi, va ! »
Ou bien de lui ouvrir les bras, moi
À moins, à moins que je prenne la route
Y a que le premier pas qui coûte
Pour m’en aller sous d’autres toits
À moins que je prenne la route
Y a que le premier pas qui coûte
Pour m’en aller sous d’autres toits

LE PRINTEMPS NE VIENDRA PAS

N’interroge pas les nuages
Il fait gris, ce n’est pas bon présage
Le vent du nord souffle, le ciel est si bas
Le printemps ne viendra pas
Ne recherche pas une feuille
Un arbre aussi nu n’a plus d’orgueil
L’arbre aussi se givre, l’oiseau meurt de froid
Le printemps ne viendra pas
L’hiver n’en finira plus
Si tu n’ m’es pas revenue
Fais vite, le temps presse
Loin de ta tendresse
Le bonheur n’existe plus
Ne t’étonne pas, la fontaine
Ne versera plus de larmes malgré sa peine
Son miroir de glace ne se brise pas
Le printemps ne viendra pas
N’imagine pas le village
La grande place supplie quelque passage
Le clocher à l’aube résonne si bas
Le printemps ne viendra pas
L’hiver n’en finira plus
Si tu n’ m’es pas revenue
Fais vite, le temps presse
Loin de ta tendresse
Le bonheur n’existe plus
Si tu n’es plus là
Le printemps ne viendra pas

LES MOULINS DE MON COEUR

Comme une pierre que l´on jette
Dans l´eau vive d´un ruisseau
Et qui laisse derrière elle
Des milliers de ronds dans l´eau
Comme un manège de lune
Avec ses chevaux d´étoiles
Comme un anneau de Saturne
Un ballon de carnaval
Comme le chemin de ronde
Que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde
D´un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur
Comme un écheveau de laine
Entre les mains d´un enfant
Ou les mots d´une rengaine
Pris dans les harpes du vent
Comme un tourbillon de neige
Comme un vol de goélands
Sur des forêts de Norvège
Sur des moutons d´océan
Comme le chemin de ronde
Que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde
D´un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur
Ce jour-là près de la source
Dieu sait ce que tu m´as dit
Mais l´été finit sa course
L´oiseau tomba de son nid
Et voila que sur le sable
Nos pas s´effacent déjà
Et je suis seul à la table
Qui résonne sous mes doigts
Comme un tambourin qui pleure
Sous les gouttes de la pluie
Comme les chansons qui meurent
Aussitôt qu´on les oublie
Et les feuilles de l´automne
Rencontre des ciels moins bleus
Et ton absence leur donne
La couleur de tes cheveux
Une pierre que l´on jette
Dans l´eau vive d´un ruisseau
Et qui laisse derrière elle
Des milliers de ronds dans l´eau
Au vent des quatre saisons
Tu fais tourner de ton nom

Tous les moulins de mon cœur

QU’ON EST BIEN

Qu’on est bien
Dans les bras
D’une personne du sexe opposé
Qu’on est bien
Dans ces bras-là
Qu’on est bien
Dans les bras
D’une personne du genre qu’on n’a pas
Qu’on est bien
Dans ces bras-là
C’est la vraie prière
La prochaine aime le prochain
C’est la vraie grammaire
Le masculin s’accorde avec le féminin
Qu’on est bien
Dans les bras
D’une personne du sexe opposé
Qu’on est bien
Dans ces bras-là
Qu’on est bien
Dans les bras
D’une personne du genre qu’on n’a pas
Qu’on est bien
Dans ces bras-là
Certains jouent quand même
Les atouts de même couleur
Libres à eux moi j’aime
Les valets sur les dames les trèfles sur les cœurs.
 
Qu’on est bien
Dans les bras
D’une personne du sexe opposé
Qu’on est bien
Dans ces bras-là
Qu’on est bien
Dans les bras
D’une personne du genre qu’on n’a pas
Qu’on est bien
Dans ces bras-là
Les creux sur les bosses
Tout finit par se marier
Les bons sur les rosses
Et même les colombes avec les éperviers
 
Qu’on est bien
Dans les bras
D’une personne du sexe opposé
Qu’on est bien
Dans ces bras-là
Qu’on est bien
Dans les bras
D’une personne du genre qu’on n’a pas
Qu’on est bien
Dans ces bras-là